Quatre films serbes à voir, entre passions et démons

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Les Balkans sont un monde fascinant pour tout étranger qui s’y rend. La vie de ses habitants y est toujours observée avec admiration et étonnement. Le cinéma serbe reflète bien cette richesse et cette folie, entre humour noir et drame. En voici quatre exemples.

  • Lepa Sela lepo gore, 1996 (Joli Village, Jolie Flamme)

Film caricatural et humoristique sur la guerre de Bosnie, avec les célèbres acteurs serbes Nikola Kojo et Milorad Mandić-Manda, grands noms du cinéma Serbe. Mêlant situations terribles et humour subtil, l’histoire parle de Milan, soldat serbe de Bosnie coincé dans un tunnel avec son détachement, qui se remémore des épisodes de sa vie personnelle et des tragédies amenant jusqu’à la guerre, particulièrement de son amitié brisée avec son ami d’enfance bosniaque Halil, en raison du conflit. Le scénario est inspiré d’une histoire vraie se déroulant pendant le premier hiver de la guerre en 1992. Ce film a remporté le grand prix du Festival d’Angers 1997.

  • Podzemlje, 1995 (Underground)

Film du légendaire réalisateur serbe Emir Kusturica depuis la Seconde Guerre Mondiale en ex-Yougoslavie jusqu’à aujourd’hui. Il s’agit d’une adaptation de la pièce Proleće u januaru (Le printemps en janvier) de l’auteur dramatique Dušan Kovačević, qui a co-scénarisé le film avec Emir Kusturica. Underground relativise l’effondrement du système communiste, sous la forme d’une saisissante fable allégorique et historique comme une grande fête bouffonne et tragique, reflétant en même temps une réflexion burlesque sur les pouvoirs mêlés du cinéma, de l’illusion, du mensonge et du folklore. L’histoire nous raconte la vie de Blacky et Marko, profitant du chaos général pour se faire de l’argent. Il obtiendra la palme d’or à Cannes en 1995.

  • Život je čudo, 2004 (La vie est un miracle)

Film plus tragique qu’humoristique, doté d’une grande sensibilité. Qu’y aurait-t-il de mieux pour
un village de Bosnie que d’avoir une ligne de train touristique ? Et que pourrait-il se passer de pire
pour le tourisme que la guerre en 1992 ? Luka, un ingénieur venu de Belgrade, construit sa ligne de
chemin de fer et ferme les yeux sur le conflit, il est davantage préoccupé par un âne qui bloque ses
rails. Mais sa femme, Jadranka, le quitte pour un musicien qui lui promet de relancer sa carrière de
chanteuse d’opéra, et son fils, Miloš, est quant à lui appelé à combattre sur le front. La vie de Luka
devient une zone de guerre jusqu’au jour où il rencontre Sabaha, une belle prisonnière musulmane,
qui redonne à Luka la joie de vivre.

  • Parada, 2011 (La parade)

En voulant sauver son pitbull adoré et contenter sa fiancée capricieuse, Lemon, joué par Nikola Kojo, parrain des mafieux de Belgrade, se voit obligé d’assurer la sécurité de la première GayPride de Serbie. Pour l’aider dans cette mission impossible, il scrute toute l’ancienne Yougoslavie pour rechercher d’anciens combattants des camps adverses. Lemon dit le « četnik » rassemble une équipe composée d’un « Balija » (islamiste bosniaque), un « Šiptar » (albanais du Kosovo), un « Ustaša » (fasciste croate) pour défendre les homosexuels de Belgrade contre les attaques des hooligans Serbes. Une alliance hétéroclite et paradoxale mêlant préjugés balkaniques et surprises.


Le cinéma Serbe reste très varié, même si beaucoup de films sont attachés à « l’esprit » d’Emir Kusturica. La musique y tiens une place importante dans l’âme du cinéma balkanique, notamment avec l’œuvre du célèbre compositeur Goran Bregović ayant réalisés plusieurs compositions comme In The Death Car, Kalashnikov ou encore Bubamara, musique du film Chat blanc, Chat noir sur le folklore de la vie tzigane (qui sont également très représentés dans le cinéma « Kusturicien »).

Atanasije Becaus

Image de La rédaction de Balkans-Actu

La rédaction de Balkans-Actu

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