Mardi 3 décembre au matin, dans le programme de la télévision serbe Kurir TV, le maire de Štrpce, dans le sud du Kosovo, Dalibor Jevtić, a affirmé que les événements actuels dans le nord du Kosovo s’inscrivent pleinement dans la stratégie à long terme du Premier ministre kosovar, Albin Kurti, visant à expulser les Serbes du Kosovo.
Depuis la fin de la guerre et le retrait de l’armée yougoslave du Kosovo, il est évident que les Serbes vivant sur le territoire ne bénéficient d’aucune protection. L’objectif des autorités albanaises du Kosovo semble clair : créer un Kosovo exempt de Serbes et de toutes autres minorités.
Dans le même entretien, Jevtić a expliqué que les intentions de Kurti étaient manifestes depuis un certain temps, particulièrement à l’approche des élections du 9 février. « Il est évident que cette situation ne profite qu’à Kurti, car elle lui offre un prétexte pour intensifier la répression contre la population serbe, surtout dans le nord du Kosovo et en Métochie. Ce n’est pas une nouveauté. Des documents du mouvement Vetëvendosje datant de 2012 indiquent clairement que leur objectif est de rendre le Kosovo aussi peu attractif que possible pour les Serbes. Sur cette base, Kurti met en œuvre une politique qui place les Serbes dans une position insoutenable afin de les contraindre à émigrer. Aujourd’hui, alors que la popularité de son parti diminue selon les derniers sondages, il est évident qu’il cherche à exploiter les sentiments nationalistes pour regagner du soutien », a déclaré Jevtić.
Dans ces propos, rapportés par le portail Kosovo Online, il a souligné que Belgrade n’était en aucune manière impliqué dans les incidents survenus au Kosovo, notamment l’explosion du canal, et que ceux-ci étaient entièrement imputables à Kurti.
« Regardez les événements du 28 novembre, le Jour du Drapeau albanais, la situation à Gračanica et les incidents à Zubin Potok, en particulier à Varage. Une question se pose : quel intérêt un Serbe aurait-il à couper sa propre eau ou à créer une situation qui permettrait à Kurti de déployer des forces de police spéciales supplémentaires ? Il est évident que Kurti utilise ces incidents comme prétexte pour réprimer et tenter de déployer les Forces de Sécurité du Kosovo dans le nord, ce que la KFOR a jusqu’ici rejeté. Le président Vučić l’a expliqué clairement dans son discours. Il est manifeste que Belgrade n’a aucun lien avec ces incidents. Ce sont les actions de Kurti et des éléments radicaux au sein de son parti. Leurs provocations sont constantes : que ce soit en envoyant des individus provoquer les Serbes à Gazivode durant l’été ou en orchestrant des attaques et provocations dans les cafés de Mitrovica-Nord en hiver », a ajouté Jevtić.