Balkans-Actu

Une exposition sur les monastères serbes du Kosovo inscrits à l’Unesco

Du 25 au 29 novembre, une exposition consacrée aux monastères serbes inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco a été organisée par le ministère de la Culture de Serbie en collaboration avec l’éparchie de Raška-Prizren au siège de l’organisation à Paris. Elle a été inaugurée par le patriarche Porfirije en présence de quelques invités dont Lazare Elondo Asomoa, directeur du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, Nikola Selaković, ministre de la Culture, et Arnaud Gouillon, directeur du Bureau de la diplomatie publique et culturelle du gouvernement serbe.

Cette exposition avait pour prétexte les 20 ans de l’inscription du monastère de Visoki Dečani sur la liste du patrimoine mondial.

Rappelons que ce monastère a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’Unesco en 2006, en même temps que trois autres de l’Église orthodoxe serbe au Kosovo : le Patriarcat de Peć, Gračanica et l’église de la Mère de Dieu de Ljeviša à Prizren. Il a également été inscrit parmi les sept monuments les plus menacés d’Europe en 2021 par l’association Europa Nostra.

Le monastère de Visoki Dečani, l’un des quatre monuments serbes inscrits sur la liste du patrimoine mondial par l’Unesco.

« La lumière qui illumine cette ville, véritable joyau de l’histoire et de la culture de tout le continent européen, semble être la même lumière silencieuse qui émane des chandeliers de Dečani et des murs de Visoki Dečani, éclairant à la fois les Serbes orthodoxes et le monde civilisé tout entier », a déclaré le Patriarche Porfirije lors de l’inauguration de l’exposition. 

Le ministre de la Culture serbe, Nikola Selaković, a pris la parole en français en hommage à l’amitié franco-serbe. Il a souligné que le patrimoine culturel et religieux serbe au Kosovo est aujourd’hui l’un des plus menacés d’Europe. « Les attaques incessantes contre le patrimoine serbe, les tentatives de renommer et de falsifier l’histoire sont devenues presque quotidiennes », a-t-il affirmé.

Il a aussi parlé de la période dramatique qui a suivi la fin de la guerre au Kosovo en 1999 et notamment le pogrom de 2004 ou en à peine quelques jours des centaines d’églises et de biens Serbes furent vandalisés. « Lors de la vague de violence de mars 2004, parmi de nombreux autres monuments, certains des plus précieux monuments serbes ont été touchés, comme le monastère des Saints Archanges près de Prizren, le monastère de Devič, ainsi que plusieurs autres églises médiévales à Prizren. Au total, 34 églises et monastères ont été détruits, incendiés ou endommagés, et trois cimetières ont été dévastés », a-t-il ajouté.

De son côté, le directeur du Bureau de la diplomatie culturelle, Arnaud Gouillon, interrogé par Balkans-Actu pendant la réception qui a suivi l’inauguration de l’exposition, a rappelé que « ces monastères sont l’incarnation d’une histoire vivante et des peuples qui les ont fondés. Le patrimoine serbe au Kosovo est un patrimoine vivant, et les Serbes qui y vivent méritent de pouvoir continuer à vivre en paix ».

À la fin de l’inauguration de l’exposition, la chorale du séminaire théologique Saint-Cyrille-et-Méthode de Prizren a offert un concert de chants traditionnels religieux et profanes du Kosovo et de la Métochie.

Cette exposition sera bientôt visible au Centre culturel de Serbie à Paris.

Quitter la version mobile