En fin de journée le 14 octobre, une file de trois kilomètres de camions de transport de marchandise attendait du côté serbe de pouvoir entrer au Kosovo au poste administratif de Merdare. Ce poste est le seul à avoir été ouvert aux produits en provenance de Serbie le 8 octobre, suite à un ultimatum lancé par l’Allemagne à l’approche du 10e Sommet du Processus de Berlin, qui s’est tenu ce même 14 octobre.
Du côté serbe, on annonce avoir informé l’envoyé allemand pour les Balkans occidentaux, Manuel Zaracin, de la situation : « L’accord n’est pas mis en oeuvre correctement », a dénoncé le Premier ministre serbe Miloš Vučević à l’issue du Sommet. « Nous n’avons pas voulu en parler lors de la grande réunion pour ne pas en gâcher l’atmosphère plutôt positif », a précisé Vučević, remarquant qu’il était regrettable que certains pendant le Sommet aient félicité le Kosovo d’avoir « résolu le problème, en oubliant que c’est eux qui l’ont créé auparavant ».
Cependant, le Premier ministre serbe a tenu à nuancer les choses : « Nous suivrons la suite des événements, il ne s’agit pas de réagir dans la précipitation. Nous devons être patients et comprendre que la Serbie a intérêt à la paix. La bonne nouvelle, c’est que les passeports serbes sont pleinement fonctionnels, les Serbes du Kosovo peuvent voyager à travers l’UE sans visa ».
En attendant, presque une semaine après la levée de l’interdiction, les Serbes du Kosovo ne voient pas encore de différence sur leurs rayons. Un commerçant de Gračanica, ville à majorité serbe à quelques kilomètres de Pristina, nous précise : « Ça n’a pas encore d’impact pour nous : nous ne voyons toujours pas de produits serbes sur les rayons de nos boutiques. Les camions passent très lentement… Nous espérons voir du changement bientôt. »
Les douaniers du Kosovo, eux, disent attendre toujours les scanners qui leur permettront d’ouvrir les autres points de passage. Des scanners qui viennent d’Allemagne.