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Souveraineté économique menacée : Jahorina, un symbole sous pression

Alors que le Centre Olympique Jahorina est au cœur de l’actualité pour des soupçons de ventes de terrains incontrôlées, de permis de construire, de dettes et d’appels d’offres douteux, Siniša Pepić voit dans ces manœuvres une tentative de déstabilisation de la République Serbe de Bosnie.

Alors que les citoyens de la République Serbe, une entité autonome au sein de la Bosnie-Herzégovine, concentrent leurs efforts sur le développement économique et la modernisation, une série d’enquêtes politisées émerge des institutions centrales de Sarajevo. Ces enquêtes visent à discréditer des projets stratégiques et à affaiblir l’autonomie de la République Serbe. L’affaire concernant les prétendues irrégularités dans la vente de terrains à Jahorina illustre parfaitement cette stratégie : sous le prétexte de « lutte contre la corruption », ces démarches dissimulent en réalité une tentative d’ingérence dans la gestion économique de l’entité.

Pour mieux comprendre, il est essentiel de rappeler que la Bosnie-Herzégovine est composée de deux entités principales : la République Serbe et la Fédération de Bosnie-Herzégovine. Ce système a été mis en place par les Accords de Dayton en 1995, qui ont mis fin à la guerre en Bosnie-Herzégovine. Ces accords garantissent une large autonomie aux entités, notamment dans la gestion des ressources naturelles et économiques.

Jahorina, une station de ski emblématique de la République Serbe, est un exemple concret de cette autonomie réussie. Avec des investissements conséquents et une vision stratégique, cette montagne est devenue une destination touristique majeure, attirant des visiteurs de toute la région, générant des emplois et dynamisant les communautés locales. Cependant, ce succès est perçu comme une menace par ceux qui souhaitent maintenir une emprise économique sur la République Serbe et la présenter comme incapable de gérer ses propres ressources.

Les accusations liées à Jahorina ne sont pas isolées. Elles s’inscrivent dans une tendance inquiétante de politisation des institutions de Bosnie-Herzégovine, où des acteurs internationaux utilisent ces mécanismes pour faire pression sur la République Serbe. Ces enquêtes surgissent souvent à des moments stratégiques : lorsque des projets majeurs sont lancés, notamment dans les secteurs de l’énergie et des infrastructures, ou lorsque certains intérêts étrangers sont contrariés.


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Il est clair que l’objectif de ces enquêtes n’est pas la justice, mais la création de tensions et l’affaiblissement de la souveraineté économique de la République Serbe. Cela soulève des questions fondamentales : pourquoi des institutions centrales, censées respecter l’autonomie des entités, interviennent-elles dans des projets qui relèvent clairement de la compétence exclusive de l’entité serbe ?

Cette dynamique reflète également un problème plus large : une tentative de recentralisation du pouvoir au niveau de l’État de Bosnie-Herzégovine, en violation des accords de Dayton. Toute atteinte à l’autonomie de la République Serbe risque non seulement de fragiliser l’équilibre institutionnel du pays, mais aussi de compromettre la stabilité régionale.

Pour les citoyens français et la communauté internationale, il est crucial de comprendre que ce qui se passe à Jahorina dépasse le cadre d’une simple station de ski. Il s’agit d’un test de résilience pour une entité qui lutte pour préserver son droit de gérer ses ressources, son développement et son avenir. Ce conflit met en lumière des principes universels : la souveraineté économique, l’autodétermination et la résistance aux pressions extérieures.

La République Serbe ne rejette pas les partenariats internationaux. Elle accueille les collaborations basées sur le respect mutuel et la reconnaissance de son autonomie. Cependant, elle ne peut accepter des interventions qui remettent en question son droit légitime de décider de son propre avenir. Jahorina est devenue un symbole : un exemple de ce que l’entité serbe peut accomplir lorsqu’elle est libre de développer ses projets. Malgré les pressions, les attaques médiatiques et les enquêtes politisées, Jahorina continue de prospérer, prouvant que le succès est possible même dans un environnement hostile.

Le message est clair : la République Serbe, tout comme Jahorina, n’est ni à vendre, ni à céder. Elle continuera à protéger ses ressources, son autonomie et son avenir, en restant fidèle à ses principes et en défendant ses intérêts face à toutes les tentatives d’ingérence.

Le Docteur Siniša Pepić enseigne actuellement à l’Apsley Business School à Londres, et est également professeur invité à l’American University in the Emirates à Dubaï. Il est le fondateur de STRATOS, cabinet de conseil en intelligence stratégique, en développement économique et en affaires internationales.

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