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Un mois après, la levée de l’interdiction des produits serbes au Kosovo « ne change quasiment rien »

Il y a un mois, le 7 octobre, les autorités de Pristina annonçaient qu’elles autorisaient à nouveau l’entrée de produits serbes au Kosovo, après plus d’un an d’interdiction totale. Un mois après, qu’en est-il réellement ? 

Rappelons d’abord que cette autorisation était limitée au passage administratif de Merdare, situé au nord-est du Kosovo et non au nord, dans la partie majoritairement serbe. Cette limite devait durer le temps que les autres passages administratifs reçoivent du matériel de contrôle, “dans les jours qui viennent”, disait Pristina à l’époque. Ce matériel semble n’être pas encore arrivé : les autres postes frontières restent fermés aux camions serbes.

Quelques jours après la levée de l’interdiction, de longs bouchons de plusieurs kilomètres s’étaient formés côté serbe à Merdare. Aujourd’hui, ces bouchons sont toujours présents : les camions passent toujours au compte-goutte. 

Et dans les étalages, la différence n’est pas non plus flagrante. “Pour l’instant, on ne trouve que quelques marques de petits gâteaux et une d’eau”, raconte pour Balkans-Actu une habitante de la partie serbe de Kosovska Mitrovica, qui précise : « L’eau Prolom coûte environ 80 dinars en Serbie centrale, ici elle en coûte 120 ». Boban, commerçant dans l’enclave serbe de Gračanica, confirme : “Il n’y a que quelques produits en plus qui sont arrivés, ça ne change quasiment rien”. Dans certaines enclaves plus petites ou isolées, même ces quelques produits n’ont pas encore trouvé leur chemin vers les boutiques. Des habitants de Priluzje et Plemetina, contactés par nos soins, se sont déjà rendus à Kosovska Mitrovica, à une quarantaine de minutes en voiture de là, pour se procurer ces produits.

La plupart des Serbes du Kosovo ne voyaient dans la levée de cette interdiction qu’un effet d’annonce, qui risquait bien de ne pas être suivi d’effets vraiment significatifs. Pour l’instant, les faits leur donnent plutôt raison.

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