Le Président Serbe Aleksandar Vučić à reçu jeudi 21 novembre le Premier ministre slovaque Robert Fico à Belgrade. Une visite destinée à consolider les relations entre les deux pays, à renforcer les échanges économiques et à discuter du dossier de l’accession serbe dans l’Union européenne.
Lors de sa première prise de parole, le Premier ministre slovaque a rappelé que son pays « respecte la souveraineté territoriale de la Serbie » : « Nous ne vous abandonnerons pas sur la question du Kosovo », a-t-il déclaré. Rien de nouveau, la Slovaquie faisant partie des cinq pays de l’UE qui ne reconnaissent pas l’indépendance du Kosovo, avec la Roumanie, l’Espagne, Chypre et la Grèce.
Plus nouveau en revanche : l’annonce par le Premier ministre slovaque de son souhait d’envoyer des troupes au sein de la mission de la Kfor. Beaucoup de Serbes y voient l’espérance d’un changement profond au sein de la Kfor : certains pays membres sont souvent accusés de prendre fait et cause pour les Albanais du Kosovo au détriment des minorités, et des Serbes en particulier qu’ils ne défendraient que très relativement face aux violences quotidiennes dont ils sont victimes. Pour eux, un contingent venant d’un pays ne reconnaissant pas l’indépendance du Kosovo serait plus enclin à protéger vraiment les Serbes face à ces attaques.
Le Kosovo dans une position fragilisée
Le soutien mondial à l’indépendance du Kosovo se fait de plus en plus fragile, plus aucun pays n’ayant reconnu l’indépendance du Kosovo depuis plus de 10 ans, alors que plus de 15 ont finalement prit la décision inverse de revenir sur leur reconnaissance. Le Burundi par exemple est revenu sur sa décision en 2018, jugeant que le Kosovo n’avait « pas rempli ses promesses ».
Les cinq pays européens ne reconnaissant pas le Kosovo ne sont pas revenus sur leur position malgré une forte pression de l’UE, et certains ayant reconnu le Kosovo bloquent néanmoins systématiquement ses demandes pour accéder à des organisations internationales. C’est ainsi la Hongrie qui avait notamment bloqué l’accession du Kosovo à Interpol par deux fois.
En France, une pétition lancée en 2019 pour demander à revoir la position de la France sur le Kosovo avait recueilli plusieurs dizaines de milliers de signatures.