Le propriétaire et rédacteur en chef du portail d’information en ligne Kosovo Online, Dušan Milanović, a été brutalement arrêté à son domicile de Leposavic le samedi 30 novembre. Selon des témoins locaux, la police kosovare est arrivée sur place vers 8h45, lourdement armée et accompagnée de deux véhicules blindés.
À ce stade, la famille n’a reçu aucune explication sur les raisons de cette arrestation qu’elle qualifie d’arbitraire. La perquisition menée sur place n’a donné aucun résultat concluant. D’après des sources policières, Dušan Milanović a été placé en garde à vue à 9h20 au poste de police de Leposavic, avant d’être transféré au commissariat de Mitrovica, dans le nord du Kosovo.
Cette arrestation survient au lendemain de l’attentat contre le canal Ibar-Lepenac, survenu dans la soirée du vendredi 29 novembre. L’incident soulève d’autant plus d’inquiétude que Dušan Milanović, à travers son portail Kosovo Online, effectue un travail rigoureux d’information sur le Kosovo. Son média se distingue en offrant une tribune à toutes les voix et en étant l’un des rares sites traduits en serbe, anglais et albanais, ce qui ne plaît évidemment pas au premier ministre du Kosovo Albin Kurti qui mène depuis longtemps déjà une politique anti-Serbe au Kosovo. Sur son site, la rédaction de Kosovo Online appelle les institutions compétentes à informer d’urgence le public sur les raisons de cette perquisition et de cette arrestation, tout en s’abstenant de spéculer sur un éventuel lien entre cet incident et la gestion du média.
[MAJ le 3 décembre.]
Le tribunal de première instance de Priština a ordonné mardi 3 décembre le placement en détention pour un mois du Serbe Jovan Vikentijević, qui a été arrêté suite à l’attentat contre le canal Ibar-Lepenac.
Le tribunal a annoncé qu’il était soupçonné d’avoir commis l’infraction pénale de « mise en danger de l’ordre constitutionnel en détruisant ou en endommageant des installations et des équipements publics », liée à l’infraction pénale de « commission d’une infraction terroriste » et de « possession, contrôle ou possession d’armes non autorisées ».
La mise en détention a été justifiée par le fait que l’accusé « est citoyen serbe et peut donc facilement s’échapper », ou par le fait qu’il pourrait, en liberté, chercher à « influencer des témoins« .
Son avocat, Nebojša Vlajić, a déclaré que l’emploi du temps de son client le jour de l’attentat rendait impossible sa participation à l’attaque.
Un autre suspect est encore en garde-à-vue, huit ont été relâchés.