Le 21 novembre, le ministère de la Défense serbe a accusé des membres de la police du Kosovo d’avoir traversé, “lourdement armés”, la frontière avec la Serbie. Une “provocation grave et une menace pour la paix” d’après le ministère. Le soir même, le président Vučić a accusé directement Albin Kurti d’avoir ordonné cette action, “espérant que ces hommes seraient arrêtés ou tués, pour obtenir un prétexte pour impliquer l’Otan dans un nouveau conflit avec la Serbie”.
Le jour même, Pristina a nié avec force avoir franchi la frontière et a retourné l’accusation de provocation vers Belgrade.
Aujourd’hui, au lendemain de la publication de cette information, aucun élément nouveau n’a été fourni par la Serbie pour appuyer cette accusation.
Quoi qu’il en soit, cette affaire rappelle fortement l’épisode de juin 2023. Le 14, trois policiers du Kosovo avaient été arrêtés par la police serbe. Belgrade affirmait qu’ils avaient été arrêtés à près de 2km à l’intérieur du territoire serbe, pendant que Pristina répondait au contraire qu’ils l’avaient été à quelques centaines de mètres de l’autre côté de la frontière.
Le lendemain, tous les produits serbes étaient interdits sur le territoire du Kosovo, et la libération des trois policiers kosovars le 26 n’y avait rien changé. Cette interdiction n’a été levée que le 8 octobre 2024, après 16 mois de blocus très difficiles à vivre pour de nombreux Serbes du Kosovo. Et la levée de l’interdiction n’est encore que très relative, plus d’un mois après.