L’Ambassade de Bosnie-Herzégovine en France et l’Union des Serbes en France, avec le soutien du Ministère du Travail et de la Protection des Combattants et des Invalides et du Représentant pour la Belgique de la République Serbe de Bosnie-Herzégovine organisent le 15 novembre à Paris la projection en avant-première française d’un documentaire historique de Denis Bojić sur les souffrances du peuple serbe pendant les guerres des années 90. Au centre du documentaire, le docteur de Zoran Stanković, médecin légiste durant la guerre de Bosnie-Herzégovine. Ce témoin de la souffrance serbe et des massacres a travaillé sur plus de 50 charniers et les corps de plus de 7500 victimes serbes.
Le réalisateur du documentaire nous a confié quelques mots avant l’avant-première française.
« La projection du film « Le témoin » à Paris est d’une importance capitale. Bien que trois décennies se soient écoulées depuis la guerre, le peuple serbe n’a pas eu, ou très rarement, l’occasion de présenter de manière argumentée ses souffrances durant les guerres des années 1990. C’est pourquoi cet événement est crucial.
Malheureusement, l’ignorance de certaines victimes et la faveur accordée à d’autres ne sont pas uniquement le fait des guerres dans l’ex-Yougoslavie. Aujourd’hui encore, dans un monde de plus en plus semblable à un champ de bataille, où des gens de toutes confessions meurent dans des conflits armés et des attentats terroristes à travers le monde, les choses n’ont guère changé. »
Il ajoute que l’Occident a eu une mainmise sur la vérité et que cette hégémonie peut conduire à de nouvelles tensions, d’où l’importance de faire connaître la souffrance serbe et sa vérité.
« Une vérité domine l’autre, créant ainsi un terrain propice à de nouveaux massacres. Le déséquilibre médiatique et le manque de possibilités de présenter son propre point de vue de manière équitable et globale engendrent inévitablement un climat où le dialogue et la compréhension se raréfient, ce qui est d’autant plus préoccupant. L’hégémonie de la civilisation occidentale sur la vérité fragmente la société contemporaine, créant des fissures qui, avec le temps, peuvent mener à son effondrement. »
« C’est pourquoi il est essentiel d’accorder le droit à la vérité, de permettre au peuple serbe de faire connaître ses souffrances, qui ont été d’une ampleur historique. Et que cette vérité devienne un équilibre historique, une introduction à la compréhension de notre souffrance et de notre martyr », conclut Denis Bojić.
Le compositeur David Mastikosa, auteur de la bande son, nous a partagé la difficulté de travailler sur un tel projet chargé en émotions.
« C’est l’un des projets les plus complexes sur lesquels j’ai pu travailler. Le plus grand défi pour moi était de vivre une multitude d’émotions au cours de mon travail de composition. Ce film ne vous laissera pas indifférent, peu importe combien de fois vous le regarderez. Il a vraiment été difficile de composer la musique, car ce qui est montré dans le film, c’est le destin tragique d’un peuple, et cela est en soi déjà profondément bouleversant et puissant. J’ai essayé, dans mon processus de travail sur le film, de souligner de manière très subtile les états intérieurs des personnages, ce qui restait inexprimable. »
La projection aura lieu à Paris le 15 novembre à 19h au Cinéma Le Majestic Passy, 18 rue de Passy, 75016 Paris. Cette projection se fera en présence du ministre du Travail de la République Serbe de Bosnie-Herzégovine, Danijel Egić, et du réalisateur Denis Bojić.
La réservation des places est à faire ici.
« Le Témoin » est une coproduction de la Radio-Télévision et du Centre de recherche sur la guerre, les crimes de guerre et la recherche des personnes disparues de la République Serbe de Bosnie-Herzégovine.