En République serbe de Bosnie, le 14 janvier sera désormais férié. C’est ce qui a été annoncé il y a quelques jours par les autorités de cette entité représentant les Serbes de Bosnie. Le 14 janvier est effectivement le jour du Nouvel an selon le calendrier julien, utilisé par les orthodoxes.
Cette décision marque un pas de plus dans la querelle qui oppose la République serbe de Bosnie, dirigée par Milorad Dodik, aux autorités fédérales de Bosnie-Herzégovine. Ces dernières accusent la République serbe de Bosnie de jouer contre la Bosnie-Herzégovine, pendant que la République serbe accuse les autorités fédérales d’exclure les Serbes.
Cette querelle se joue – pour le moment – à coups de symboles. On se souvient par exemple de l’érection de deux statues du roi médiéval Tvrtko Kotromanic, revendiqué à la fois par les Bosniaques et par les Serbes, ou de ce monument représentant un tank élevé à Sarajevo.
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Les dates importantes sont elles aussi convoquées dans ce conflit. Les Bosniaques tentent depuis longtemps de faire interdire les célébrations du 9-Janvier, un dossier ayant même été ouvert cette année par le bureau du Procureur de Bosnie-Herzégovine. Plusieurs politiciens bosniaques ont également voulu déclarer le 9 janvier comme “jour de deuil” dans toute la Bosnie, une provocation évidente contre les Serbes. Lesquels répondent en annonçant vouloir déclarer un autre jour de deuil en République serbe, le 1er mars, jour de la commémoration de l’indépendance de la Bosnie.
Le Premier ministre de la République serbe de Bosnie, Radovan Višković, qui soutient cette proposition, a précisé dans son discours du 9-Janvier : “Que s’est-il passé le 1er mars à Sarajevo ?” Une allusion directe et claire au 1er mars 1992 : Ramiz Delalić, membre de l’unité paramilitaire bosniaque des “Bérets verts”, a assassiné le père d’un homme qui était en train de se marier dans l’église orthodoxe de Baščaršija à Sarajevo et blessé le prêtre qui célébrait le mariage. Ce drame sera l’une des étincelles qui déclencheront la guerre civile en Bosnie, qui mènera à l’explosion de la Yougoslavie.