Du 22 au 24 octobre, Vladimir Poutine a accueilli 36 dirigeants du monde entier à Kazan, parmi lesquels Milorad Dodik, dirigeant de l’entité serbe de Bosnie, et le vice-premier ministre serbe Aleksandar Vulin accompagné d’une délégation.
Bien qu’invités seulement en tant qu’observateurs, et non en tant que membres des BRICS, les deux délégations des Balkans ont par leur présence manifesté leur intérêt pour l’idée d’un nouveau monde multipolaire que portent les BRICS, mais aussi leur position médiane en Europe. Position médiane confirmée par le refus d’Aleksandar Vučić de répondre en personne à l’invitation de Vladimir Poutine, sans doute afin de ne pas s’opposer frontalement à l’Union Européenne.
Son représentant, le vice-premier ministre serbe Aleksandar Vulin, a quant à lui epliqué sa présence à ce sommet : « Personne dans les BRICS ne nous demande de reconnaître le “Kosovo”, d’abandonner la Republika Srpska ou d’imposer des sanctions à l’UE ou à qui que ce soit d’autre. Les BRICS n’exigent rien de vous, ils vous offrent un monde complètement nouveau ».
De son côté, Milorad Dodik a enchaîné les visites et rencontres, notamment avec Poutine lui-même. Il a déclaré qu’il souhaitait que la Republika Srpska soit incluse dans les BRICS “dans un certain format”. Il a enfin pu rencontrer plusieurs dirigeants, notamment ceux du Tatarstan et de l’Azerbaïdjan, afin de développer des partenariats internationaux pour la République serbe de Bosnie.
Vladimir Poutine pas si isolé
La présence de 36 dirigeants du monde entier autour de Vladimir Poutine semble montrer que la Russie n’est pas isolée malgré la guerre en Ukraine. À ce sujet, le Président de la Fédération de Russie a déclaré : “Ce ne sont pas les actions de la Russie qui ont conduit à l’escalade en Ukraine. C’est le coup d’État en Ukraine en 2014, soutenu par les États-Unis”.
Il a également accusé l’Occident de tenter d’endiguer la puissance croissante des pays du Sud via “des sanctions unilatérales illégales, un protectionnisme flagrant, la manipulation des devises et des marchés boursiers et une influence étrangère incessante promouvant ostensiblement la démocratie, les droits de l’homme et le programme sur le changement climatique”.
Lors du sommet, une maquette d’un billet des BRICS a été présentée, montrant l’envie de trouver des moyens alternatifs à la mainmise du dollar dans les échanges internationaux et du système SWIFT, afin d’éviter les interférences occidentales. Il a aussi été question de la mise en place d’un marché des céréales puisque l’organisation regroupe une partie des plus grands producteurs céréaliers au monde.
Sur le plan géopolitique, alors que tout l’Occident critique timidement la guerre au Moyen-Orient, les pays du BRICS ont appelé à un cessez-le-feu. Le sommet a aussi été l’occasion d’un rapprochement entre la Chine et l’Inde puisqu’il s’agit de la première rencontre entre Modi et Jinping depuis 5 ans, alors qu’un conflit frontalier ternissait leurs relations.