Le dimanche 22 décembre a été marqué par des manifestations massives partout en Serbie, survenant après la catastrophe de Novi Sad.
La manifestation qui a rassemblé le plus de monde s’est déroulée sur la place Slavija à Belgrade, où il y aurait eu vraisemblablement environ 100 000 participants selon des estimations locales (seulement 29 000 selon les autorités, chiffres largement contestés par les associations). D’autres manifestations se sont déroulées en Serbie, principalement dans les plus grandes villes comme Novi Sad où la catastrophe s’est produite, Niš et Kragujevac.
Les mouvements étudiants, bloquant une grande partie des universités serbes, avaient appelé à participer à cette mobilisation. L’ampleur des manifestations a vite dépassé le cadre étudiant puisque des dizaines de personnalités connues localement et internationalement ont apporté leur soutien à cette cause. Djoković (le 18 décembre), Bogdanović (le capitaine de la sélection serbe de basket et joueur en NBA), Biković (la star du cinéma serbe), une partie de l’Église serbe : tous ont apporté leur soutien aux manifestations sur les réseaux sociaux. Des syndicats agricoles se sont aussi joints à la mobilisation en proposant des soupes populaires et en participant à des blocages avec leurs tracteurs. Parmi les slogans scandés et les pancartes présentes, le message semble clair : les manifestants demandent la démission du président et du gouvernement pour raison de corruption généralisée.
Du côté du gouvernement, accusé donc d’avoir mis en place un système fermé corrompu et autoritaire, la défense porte sur l’ingérence étrangère et une potentielle révolution colorée. Cependant, face à cette mobilisation générale brandissant des drapeaux serbes, le Président Vučić, qui était aux côtés de l’ambassadeur américain ce dimanche, semble changer sa défense en se disant désormais ouvert au dialogue.