Analogies entre l’Ukraine et la Bosnie-Herzégovine : la même guerre mondialiste

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L’Occident veut répéter en Bosnie ce qu’il a fait en Ukraine – exclure des milliers de personnes de la vie politique, les priver des droits fondamentaux et faire un État taillé sur mesure pour leurs intérêts. Le modèle est similaire et l’objectif est le même – éliminer l’influence russe, estiment les interlocuteurs de Sputnik.

Le bloc de nouvelles sanctions contre Milorad Dodik, qui a été recommandé par certains membres du Parlement européen comme une nouvelle mesure de discipline à l’égard des Serbes, a laissé place à la question de savoir s’il s’agit d’un modèle identique à celui appliqué par les mondialistes occidentaux aux Russes. Si, à première vue, la comparaison semble tendue, les faits montrent qu’elle est justifiée.

Sputnik s’est entretenu avec l’historien du droit Zoran Čvorović et Predrag Ćeranić, doyen de la Faculté pour la sécurité à Banja Luka, sur la question de savoir s’il faut considérer l’Ukraine et les Balkans comme un système de tribunaux fusionnés, sur la manière d’interpréter les mesures identiques prises par l’Occident contre la Russie et les dirigeants de la RS, et sur l’aspect hypothétique de la carte de guerre de l’Occident.

M. Čvorović est d’avis que la Russie et la RS ont été frappées par les cercles mondialistes occidentaux en raison de leur détermination à mener une politique nationale et étatique souveraine, c’est-à-dire à prendre des décisions clés en fonction des intérêts nationaux et étatiques et en ignorant les intérêts et les plans des mondialistes occidentaux.

Un modèle similaire de « punition », rappelle M. Čvorović, a été appliqué dans les années 1990, dans le monde unipolaire, lorsque des sanctions ont frappé la RF de Yougoslavie, ainsi que la République serbe de Bosnie et la République serbe de Krajina. La différence réside dans le contexte, mais, dit-il, les méthodes et les mesures sont les mêmes.

« Le spectre de l’influence russe dont parle l’Occident aujourd’hui vise à justifier l’occupation occidentale de l’Ukraine et son annexion à une civilisation à laquelle elle n’appartient pas. L’intention principale de la prise de l’Ukraine est d’en faire une colonie et un mur du monde occidental dans lequel il jouera le rôle d’un facteur de déstabilisation de la Russie. Quant à la Bosnie-Herzégovine, l’Occident a accepté les accords de Dayton comme temporaires. Leur objectif est la B-H dite fonctionnelle, dans laquelle il n’y a pas d’entité serbe spéciale, mais un État composé de régions impersonnelles sur le plan national. En abolissant la RS, l’Occident assurerait sa domination permanente dans les Balkans, car tant que la RS existe, il y a une forte garantie juridique que la B-H ne se retrouvera pas dans la communauté euro-atlantique », estime M. Čvorović.

Predrag Ćeranić est d’accord pour dire que la raison internationale de s’emparer des pouvoirs des accords de Dayton et de redéfinir la B-H en tant qu’État, c’est l’élimination de l’influence russe dans les Balkans. Par conséquent, selon lui, la matrice que les puissances occidentales appliquent à la Russie et à ceux qu’elles considèrent comme ses alliés est la même.

« Des analogies peuvent être établies lorsqu’il s’agit de l’attitude de l’Occident envers les Serbes et les Russes, mais aussi de la position des Serbes en B-H et des Russes dans le Donbass. Les Russes dans le Donbass et les Serbes en Bosnie-Herzégovine sont présents depuis des lustres, dans les deux cas ils étaient un élément de cohésion dans les États communs de Yougoslavie et d’URSS, et tous deux sont proches de leur pays d’origine – la Serbie et la Russie, et sont aujourd’hui confrontés à des menaces similaires. Comme les Ukrainiens attendent l’intervention et l’aide de l’OTAN, il en va de même pour le Sarajevo politique. »

Bien que l’Occident ait justifié son ingérence dans les affaires intérieures de l’Ukraine et de la B-H par la protection des valeurs démocratiques, il s’avère finalement que l’Occident menace les valeurs démocratiques et la stabilité de ces pays, affirme M. Čvorović.

« Lorsque l’Ukraine appartenait au monde russe, il n’y avait pas de divisions ethniques ou religieuses ni de menaces pour son intégrité territoriale. Aujourd’hui, des morceaux entiers de la population ukrainienne, des individus et leurs organisations politiques et religieuses ont été mis hors la loi. La langue russe a été abolie, les Ukrainiens qui parlent russe ont été mis hors la loi et certains de leurs droits fondamentaux ont été supprimés. L’Occident souhaite un leadership en RS qui ignorerait silencieusement la discrimination sur le modèle de la population russophone d’Ukraine. »

La rédaction de Balkans-Actu

La rédaction de Balkans-Actu

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