Une des « mères de Srebrenica » témoigne sur le crime commis contre les Serbes à Noël 1993

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Fadila Mujić, une habitante de Srebrenica, a raconté dans une interview avec les médias bosniaques avoir personnellement participe à une attaque contre les civils serbes du village de Kravica le 7 janvier 1993, jour de Noël orthodoxe. 49 civils de 4 ans à 84 ans ont été assassinés ce jour-là par les hommes de Naser Orić, et 688 maisons ont été incendiées.

Dans une interview avec les médias fédéraux, sans doute filmée en 2017 mais qui est apparue à nouveau sur les réseaux sociaux et les chaînes vidéo ces derniers jours, Mme Mujić, membre de l’association des « Mères de Srebrenica », décrit en détail, de sang-froid et sans hésitation, comment un jour de Noël sanglant a été préparé à Kravica et comment des civils serbes désarmés et innocents ont été tués et volés. De son propre aveux, elle a personnellement participé à cette attaque.

Sans aucun remords ni culpabilité, Mme Mujić a décrit l’intrusion dans une maison serbe, pendant le petit-déjeuner de Noël de la famille. « Nous entrons dans une maison. Des tchetniks sont assis, font la fête, il y a de la nourriture et un rôti de porc sur la table. Nous n’avons jamais mangé de rôti de porc, mais nous mangerons tout, juste pour survivre… », dit Mme Muji, qui ajoute que l’hôte, ignorant qu’elle était venue pour les voler, lui aurait proposé de se servir elle-même et qu’il lui aurait « donné de la sarma [du chou farci, NDT] » à apporter à ses enfants. 

Milorad Kojić, directeur du Centre républicain de recherche sur la guerre, les crimes de guerre et les personnes disparues, a demandé au ministère public de Bosnie-Herzégovine de « revoir l’enregistrement complet » de son témoignage qui confirme qu’il s’agissait d’une « attaque classique large et systématique », qui est un crime contre l’humanité. Il dit qu’il peut appeler Mme Mujić en tant que témoin et en tant qu’accusée. Selon lui, Mme Mujić « a sciemment camouflé le fait qu’ils ont tué tout ceux qu’ils ont rencontrés et incendiés toutes les maisons après les avoir volées. Pourquoi n’a-t-elle pas dit qu’il n’y avait plus personne en vie dans la maison où elle avait pris le sarma des « tchetniks », que les bouchers de Naser les avaient tués sur le pas de la porte ? »

Le Bureau du Procureur de Bosnie-Herzégovine a confirmé avoir donné l’ordre à l’Agence d’investigation et de protection de B-H (Sipa) de commencer à collecter des preuves sur le témoignage de Mme Mujić concernant les atrocités commises par les membres de la 28e division de l’Armée de RB-H sous le commandement de Naser Orić je jour du Noël orthodoxe en 1993, pour lesquelles personne n’a encore été tenu responsable.

« Si le Bureau du Procureur de B-H reste sourd et silencieux sur ce témoignage, qui a été rendu public, alors il n’y a vraiment plus rien à dire », a déclaré M. Kojić, exprimant des réserves sur les intentions sincères du Bureau du Procureur de B-H dans cette affaire parce qu’il y a « beaucoup d’autres témoignages et de preuves ». Et pourtant, « il n’y a pas de justice pour les victimes serbes », il n’y a pas « de poursuites pour les crimes contre les Serbes », en particulier « ceux commis dans la région de Srebrenica ».

La rédaction de Balkans-Actu

La rédaction de Balkans-Actu

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