Président Vučić : « La Serbie empêchera un pogrom semblable à celui de 2004 ! »

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Le 25 septembre au matin, les forces de police du Kosovo ont pénétré dans la zone nord du Kosovo, peuplée majoritairement de Serbes, à bords de blindés et armées. Objectif de l’opération : imposer des plaques d’immatriculations du Kosovo à tous les véhicules traversant les postes administratifs du nord du Kosovo. Belgrade dénonce de son côté « une provocation ».

Le président de la Serbie, Aleksandar Vučić, a déclaré que ce jour était l’un des plus difficiles qu’ai connu la population serbe du Kosovo-Métochie, et a ajouté que la situation était très grave, la provocation la plus brutale ayant été perpétrée par 350 agents de police armés jusqu’aux dents.

« Nous étions au courant depuis hier soir de ce que Priština comptait faire. Ce matin, à partir de 6 heures, ces forces ont été déployées dans le nord du Kosovo-Métochie. C’est la sixième intrusion dans cette zone, mais la plus violente à ce jour », a précisé Vučić.

Le président serbe a rappelé que Pristina ne remplissait pas ses obligations découlant de l’accord signé avec Belgrade : « Il y a eu deux traités entre Belgrade et Priština, l’un de 2011 et l’autre de 2016. Ce sont quatre accords relatifs à la liberté de circulation. Il s’agit essentiellement des véhicules munis de plaques d’immatriculation dites « KS », dont la durée de validité avait d’abord été prolongée de 2011 à 2016, puis jusqu’à 2021. L’obligation fondamentale de Priština était de créer l’Association des municipalités à majorité serbe. Mais, le problème c’est qu’à un moment donné, ils se tiennent à l’Accord de Bruxelles comme s’il s’agissait des Saintes Écritures, et à un autre, ils n’y pensent même plus car ils se fichent des Serbes. Imaginez que vous envoyiez une armée et une police faire quelque chose sur le territoire d’une municipalité. Peu importe leur constitution ! Ils n’ont accompli aucune obligation. Nous avons convenu de former une police régionale du Nord qui serait majoritairement, à savoir à 96 %, composée de Serbes. Or, c’est l’Association des municipalités à majorité serbe qui devrait proposer un commandant, mais celle-là n’existe pas. Nous ne sommes pas à même de créer une direction de police depuis huit ans parce qu’il n’y a pas d’Association des municipalités à majorité serbe. »

Le président Vučić a assuré qu’aucun représentant de l’étranger ne s’intéressait au fait que l’Association des municipalités à majorité serbe n’avait pas été formée : « Ils ne sont pas du tout intéressés, tandis que les Serbes sont censés se taire. Je ne garderai plus le silence, je dirai chaque jour au peuple ce qu’ils font et comment ils violent tous les règlements. »

Le président serbe a également rappelé le cas d’Ivan Todosijević, originairement de la commune de Zvečan, qui avait été condamné pour avoir dit la vérité sur le massacre prétendu de Račak par un tribunal qui n’avait pas été majoritairement composée de magistrats de nationalité serbe, comme il avait été préalablement convenu avec Priština.

« Ils veulent nous museler », a poursuivi Aleksandar Vučić.

Violation des accords

Le Président serbe a également rappelé le fait que les Albanais ne respectaient pas les accords relatifs au cadastre et à la propriété. « Ils suppriment des dizaines de milliers de Serbes des listes électorales parce que cela leur convient. Aucune règle n’est appliquée dans les régions habitées par les Serbes de la même manière que dans les autres régions du Kosovo », a aussi déclaré le président. Celui-ci a également souligné le fait que l’État kosovar refusait d’enregistrer au cadastre les propriétés du monastère orthodoxe de Dečani.

Faisant allusion à la réaction de la Commission européenne aux événements actuels, Vučić a déclaré qu’il en avait assez d’entendre toujours la même histoire « d’un appel au calme adressé aux deux camps ». « Que faisons-nous de mal ? Quel danger avons-nous créé ? Qu’avons-nous fait contre eux ? Qu’avons-nous fait unilatéralement ? », s’interroge Aleksandar Vučić.

Le président a déclaré que le niveau d’hypocrisie envers Belgrade était insupportable. Il a souligné qu’il était honteux que les Albanais aient déployé des forces armées contre le peuple serbe impuissant.

Le président Vučić a demandé au peuple de ne pas céder aux provocations et a indiqué que la Serbie ne permettrait pas que survienne un pogrom semblable à celui de 2004.

Aleksandar Vučić a déclaré qu’il ne voyait plus le sens des pourparlers. Il a expliqué que la partie albanaise ne respectait pas les accords et les interprétait comme bon lui semble : « Il paraît que Monsieur Albin Kurti n’est pas au courant qu’il faut respecter un accord après qu’on l’ait signé. »

« Notre patience n’est pas sans limites. Ils se moquent de nous depuis 3 076 jours. Nous sommes silencieux et souffrons pour préserver la paix. Il est grand temps de nous dire si l’accord de Bruxelles existe ou non », a conclu Aleksandar Vučić.

SOURCE : Journal quotidien serbe VECERNJE NOVOSTI

La rédaction de Balkans-Actu

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