La décoration allemande d’un expert de l’Holocauste remise en cause en raison de ses travaux sur Srebrenica

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L’attribution par le président allemand Frank-Walter Steinmeier d’une décoration à l’académicien israélien Gideon Greif a été remise en question après que l’ancien haut représentant en Bosnie-Herzégovine, Christian Schwartz Schilling, a déclaré dans une lettre adressée au chef d’État fédéral qu’il était « indigné » par sa décision.

L’historien israélien Gideon Greif a dirigé une Commission internationale indépendante formée par la Republika Srpska, pour étudier les crimes commis dans la région de Srebrenica, en Bosnie, pendant le conflit de 1992-1995. Après de longues recherches, cette commission a conclu que ces crimes avaient bien été commis, mais qu’ils ne pouvaient être qualifiés de génocide.

Nerma Buchan, chef de cabinet de Schwartz Schilling, a confirmé que la remise de la décoration à l’historien Gideon Greif, annoncée pour le 10 novembre à Tel Aviv, était annulée, et que la décision d’attribuer le prix serait reconsidérée en profondeur.

Frank-Walter Steinmeier avait l’intention de décorer Gideon Greif pour sa « contribution de premier ordre » à la recherche sur l’Holocauste. M. Greif, qui a travaillé pendant plus de 30 ans au Centre de recherche sur l’Holocauste de Yad Vashem en Israël et publié plus de 500 articles scientifiques sur le sujet, a également étudié le génocide des Serbes, des Juifs et des Roms commis dans l’État indépendant de Croatie entre 1941 et 1945. Il a publié un livre à ce sujet, « Jasenovac – l’Auschwitz des Balkans », dans lequel il décrit en détail la brutalité des crimes des Oustachis, qui, selon lui, se rapproche de certaines horreurs d’Auschwitz.

Pour les mêmes raisons que la décoration allemande de Gideon Greif est aujourd’hui contestée, en 2019, le prix Nobel de littérature attribué à l’écrivain autrichien Peter Handke a également été critiqué, car les propagandistes du récit anti-serbe sur la guerre en Bosnie-Herzégovine le considèrent comme un « négateur » du prétendu génocide de Srebrenica. Il a d’ailleurs été interdit de séjour au Kosovo par les autorités de Pristina suite à ce Prix Nobel.

La rédaction de Balkans-Actu

La rédaction de Balkans-Actu

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